Sidonie Gabrielle Colette est née à Saint-Sauveur-en-Puisaye le 28 janvier 1873.

Colette est la cadette de Sidonie Landoy et du capitaine Colette. Elle connaît une jeunesse heureuse dans son village de Bourgogne. La fillette est particulièrement choyée par sa mère, qui la considère comme un « joyau tout en or ».

Adolescente, Colette rencontre Henry Gauthier-Villard, dit « Willy », qu'elle épouse le 15 mai 1893 à Châtillon-Coligny. Willy est écrivain, auteur de romans populaires. Il introduit sa jeune épouse au sein des cercles littéraires et musicaux parisiens en vogue à l'époque. Dans son travail, il s'appuie surtout, et même un peu trop, sur ses collaborateurs. Willy remarque d'ailleurs que Colette a un don pour l'écriture. Il la pousse donc à écrire ses souvenirs de jeunesse, en particulier scolaires... et signe l'ouvrage de son nom, mettant son épouse dans l'ombre. Le premier roman concerné est Claudine à l'école ; il sera suivi de toute une série très célèbre, les Claudine : La Maison de Claudine, Claudine à Paris, Claudine en ménage, Claudine à l'école,... or tous sont publiés sous le nom de Willy ; et non de Sidonie/Colette.

La situation s'aggrave, puisque Willy fréquente d'autres femmes que sa propre épouse. Il entretient notamment une liaison avec sa maîtresse Marie-Louise Servat, l'épouse d'Emile Cohl. Ensemble ils ont un fils, Jacques Henry Gauthier-Villars. Colette est folle de jalousie et désespérée, coincée dans son rôle d'épouse trompée. Elle décide alors de se battre pour échapper à l'emprise de ce mari volage.

C'est Georges Wague, comédien et mime, qui la pousse à se lancer dans une carrière de music-hall. De 1906 à 1912, Colette se produit sur scène pour exécuter des pantomimes orientales en petite tenue. Elle se produit également au Moulin-Rouge, au théâtre de Marigny et au Bataclan.
Cette période est pour elle à la fois une libération et une ère au parfum de scandale. Elle se sépare en 1906 de Willy, et leur divorce est prononcé plus tard. Colette a alors des relations avec plusieurs femmes, en particulier avec « Missy », Mathilde de Morny, ou encore Natalie Clifford Barney que l'on surnomme l'Amazone.

Cette période est également prolifique pour Colette du point de vue littéraire, puisque sa vocation d'écrivain se précise. D'ailleurs, elle frôle le prix Goncourt en 1910. Plusieurs ouvrages reviennent sur ces années de libération et d'aventures : La Vagabonde, L'Envers du music-hall, En tournée...

Son écriture se concentre notamment sur la nature, la sensualité, l'épanouissement du corps et de l'esprit, la place de la femme et ses droits... quel que soit le thème choisi, Colette affine toujours plus son expression et ses mots.

Colette multiplie les aventures, avec Auguste-Olympe Hériot, puis Henry de Jouvenel. Elle épouse ce dernier en 1912. Journaliste et politicien, il l'encourage à se lancer dans une carrière de journaliste au Matin. Elle en deviendra la directrice littéraire. Ensemble, ils ont une fille, Coletet Renée de Jouvenel, surnommée Bel-Gazou.

A 40 ans, Colette initie le fils d'Henry à l'amour, un fantasme que l'on retrouve dans Chéri, publié en 1920, et dans Le blé en herbe (premier livre signé de son nom). Puis elle divorce de son mari en 1923. De même qu'elle s'était vengée de Willy avec Mes apprentissages, Colette écrit alors Julie de Carmeilhan.

De 1919 à 1925, Colette collabore avec Maurice Ravel sur une création lyrique, L'enfant et les sortilèges. Pendant ce temps, elle continue de fréquenter les milieux mondains et semi mondains, ce qui lui vaut quelques brouilles avec Liane de Pougy.

Pendant la guerre, Colette et sa fille habitent en Corrèze. En 1941, son mari est arrêté par les Allemands, en tant que juif, mais elle réussit à le faire libérer.

En 1945, Colette est élue à l'unanimité à l'Académie Goncourt. Elle devient présidente de cette institution en 1949.

En 1953, la romancière obtient la légion d'honneur. Elle est alors au summum de sa gloire, et s'installe définitivement dans son appartement du Palais-Royal. Elle a pour voisin un certain Jean Cocteau.

Maurice Goudeket, son dernier époux (qu'elle a épousé en 1935), l'assiste dans ses derniers jours, d'autant qu'elle souffre d'arthrose.

Colette décède le 3 août 1954. Elle devient la seule femme à avoir obtenu des funérailles nationales, alors même que l'Eglise catholique lui refusait des obsèques religieuses. Elle repose aujourd'hui au Père-Lachaise, aux côtés de sa fille.

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