Georges Brassens

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A travers ses recueils de poèmes, ses romans et ses chansons, Georges Brassens s'est imposé comme le \"maître des mots\", un auteur exigeant et perfectionniste qui conte à ses publics des bribes de sa vie et livre un regard incisif sur le monde environnant. Aujourd'hui, il reste l'un des auteurs les plus prolixes de la chanson française. Preuve de ce succès, \"La chanson pour l'auvergnat\", \"Les amoureux des bancs publics\" ou \"Les copains d'abord\" sont autant de chansons qui inspirent la scène française d'aujourd'hui.

Une enfance musicale
Georges Brassens naît le 22 janvier 1921 à Sète. Son père Jules est un maçon des environs. Il lui transmet sa liberté de pensée et la croyance en ses propres idées. Sa mère, Elvira, d'origine napolitaine, est au contraire une fervente catholique. Elle lui apprend la rigueur du dogme religieux. Les tempéraments pourtant opposés de ses parents n'empêchent pas Georges de passer une enfance paisible. Passionnée de musique, sa famille l'élève au son des standards de la chanson française et du jazz. Cette éducation forme sa culture musicale. C'est également pendant sa jeunesse qu'il s'essaie à son premier instrument de musique, la mandoline, bien avant de gratter sa première guitare.

En revanche, les études ne passionnent guère le jeune homme. Il se montre indiscipliné et peu enclin à travailler. Un homme réussit pourtant à l'intéresser à sa matière. Il s'agit de son professeur de français, Alphonse Bonnafé. Celui-ci lui fait découvrir les vertus des vers et de la rime. A la lecture des premiers brouillons de l'adolescent, il les juge sévèrement mais l'encourage à persévérer. A l'âge de 18 ans, Georges Brassens interrompt brutalement ses études après avoir été impliqué dans de petits cambriolages. Plus tard, il racontera cet épisode et ses conséquences dans les titres \"Les quatre bacheliers\" et \"La mauvaise réputation\". Ses parents, soucieux du bien être de leur fils, l'encouragent à se rendre à Paris où réside une de ses tantes. Georges ne le sait pas encore mais cet exil sera salvateur.

Les années de formation à l'art des mots
En février 1940, il arrive à Paris chez sa tante Antoinette, rue d'Alésia. Autodidacte, le jeune homme apprend le piano et compose ses premiers airs. Parallèlement, il travaille comme ouvrier à l'usine Renault. Mais la guerre arrive déjà et Paris est bombardée. Il retourne quelques temps vivre chez ses parents mais, s'ennuyant très vite, revient à Paris quand le danger s'amoindrit. Cette nouvelle vie lui donne le loisir de se consacrer à l'écriture et d'affiner son style. Il fréquente les bibliothèques et étudie les grands auteurs. Il écrit ainsi ses deux premiers recueils de poèmes, A la venvole et Des coups d'épée dans l'eau, qui sont publiés en 1942.

En mars 1943, le poète est réquisitionné dans le cadre du Service de Travail Obligatoire. Il se rend dans la banlieue de Berlin, à Basdorf, en Allemagne. Malgré la situation, il continue à écrire des textes et à les jouent devant son premier public, constitué de prisonniers de guerre. C'est dans ce cadre qu'il fait la rencontre de Pierre Ontoniente qu'il appelle Gibraltar. Fidèle en amitié, Georges Brassens le considèrera toute sa vie comme son homme de confiance et l'engagera en 1956 comme secrétaire.

Après un an passé en Allemagne, il obtient enfin une permission et revient à Paris. Il se réfugie dans la pension de famille de Jeanne Planche, la voisine de sa tante et s'y cache jusqu'à la fin de la guerre. Elle est sa première admiratrice. Georges Brassens se sentira tellement bien chez elle et son mari qu'il y restera pendant 22 ans. Jeanne tient une place importante dans la vie de Georges Brassens, qui lui consacrera deux chansons \"La cane de Jeanne\" et \"Chez Jeanne\".

Les débuts du « maître des mots »
A son retour à Paris, commence une période de galères et de pauvreté pour le jeune auteur. C'est à cette époque, en 1945, qu'il acquiert sa première guitare sur laquelle il fait ses premiers accords et compose ses premiers morceaux. Parallèlement, il continue à manier la plume en collaborant au journal anarchiste « Le libertaire » pour gagner un peu d'argent. En 1947, Georges Brassens a 26 ans. Il fait la rencontre d'une jeune estonienne, Joha Heiman et tombe amoureux. Il la considère non pas comme \"sa femme\" mais comme \"sa déesse\". Ils ne partageront jamais le même toit mais resteront ensemble jusqu'au bout. Celle-ci restera la seule femme dans la vie du chanteur.

Durant ces années, Georges Brassens continue activement à écrire. Il ne s'imagine pas alors chanteur mais se considère plutôt comme un parolier. Cependant, il peine à trouver des interprètes pour ses compositions. Il fait ses débuts sur scène dans quelques cabarets parisiens mais c'est sa rencontre avec la célèbre chanteuse Patachou, en mars 1952, qui va véritablement le lancer. Elle accepte de lui prendre quelques chansons dont \"Les bancs publics\", à condition qu'il monte sur la scène de son cabaret. Elle est, en effet, persuadée que l'auteur personnifie ses textes en les chantant et que lui seul peut les interpréter. Le chanteur est maladroit et peine à surmonter son trac et sa timidité. C'est pourtant sur scène qu'il fera ses premières armes et c'est bien cette authenticité qui fera à jamais son originalité.

A ce moment, Jacques Cannetti, célèbre dénicheur de talents et patron des \"Trois baudets\" le repère et l'engage dans son cabaret. Très vite, il le signe sur le label Polydor. Dès l'été 1952, il part en tournée avec les Frères Jacques et Patachou. Puis, il enchaîne les spectacles dans les cabarets comme \"Les trois baudets\". En 1953, il passe en tête d'affiche à Bobino. A partir de ce moment, la carrière de Georges Brassens est lancée. Le parler franc de ses textes fait son succès, et sa popularité ne se sera jamais démentie même pendant la période Yéyé qui véhicule pourtant un mode de vie plus insouciant. En 1954, il est près de deux mois sur la scène de l'Olympia. Il publie la même année son second roman La tour des miracles. S'ensuit un mode de vie itinérant où les tournées en France et dans les pays francophones s'enchaînent, à mesure que les albums sortent.

Les dernières années
Cependant, le chansonnier ne profite pas pleinement de sa vie artistique. D'importants problèmes de santé le vieillissent et l'affaiblissent énormément. Depuis son retour de la guerre, Georges Brassens souffre en effet de calculs rénaux. En 1963, il subit une première opération chirurgicale des reins. Le 12 mai 1967, il est à nouveau opéré. Il livre plus tard à son public son combat contre la maladie dans la chanson \"L'épave\". A la fin des années 70, Georges Brassens est considéré comme une référence de la chanson française. Le 6 janvier 1969, il accorde un entretien au magazine Rock & Folk aux côtés de ses amis Jacques Brel et Léo Ferré. La photographie illustrant cet entretien fera date dans l'histoire de la musique française.

En 1973, Georges Brassens part une dernière fois en tournée en France et en Belgique. Il publie son dernier album, composé de versions instrumentales de ses plus grands succès, en 1976. Puis, il fait ses adieux définitifs à la scène, le 20 mars 1977, à Bambino. Avant de mourir, Brassens participe à deux projets. En 1979, Il interprète \"La chanson du hérisson\" avec Henri Salvador, pour le conte musical Emilie Jolie de Philippe Chatel. L'année suivante, il enregistre l'album Georges Brassens chante les chansons de sa jeunesse au profit de l'association Perce Neige de Lino Ventura. Ce dernier opus est constitué de ses propres morceaux et de reprises de chansons françaises d'interprètes célèbres. En novembre 1980, Georges Brassens se sait atteint d'un cancer. Il subit sa troisième et dernière opération. Il décède à Saint-Gély-du-Fesc le 29 octobre 1981.

 

Source : linternaute.com