Héloïse (nom de famille inconnu, 1101-1164) fut une savante et religieuse française du Moyen-Age.

Les lettres d'Héloïse et d'Abélard sont parmi les mieux connues et les plus anciennes de l'amour romantique. Bien qu'Héloïse soit une jeune femme très éduquée peu de choses nous sont connues de sa famille, sauf que dans ses lettres elle indique, étant probablement de la famille Garlande qui avait de l'argent et des membres influents, qu'elle est d'un niveau social inférieur à celui d'Abélard, qui était noble.

On sait qu'elle a passé son enfance au monastère d'Argenteuil et qu'elle était sous la garde de son oncle le chanoine Fulbert à Paris. Sa beauté, son intelligence et ses connaissances lui valurent une renommée dans Paris alors qu'elle n'avait encore que 16 ans. Pierre Abélard, considéré comme l'un des plus éminents professeurs de son époque, chercha à devenir son professeur dans le but de la séduire. L'oncle d'Héloïse, sans doute flatté par la réputation d'Abélard, engagea Abélard comme professeur et le logea chez lui.

Une liaison s'engagea entre le professeur et son élève, liaison qu'ils ne parvinrent guère à tenir secrète. Héloïse tomba enceinte et accoucha d'un fils, Astrolabe, qui fut confié à la garde de la sœur d'Abélard. Pour apaiser la colère de son oncle Fulbert, Héloïse et Abélard se marièrent secrètement et Héloïse entra au couvent d'Argenteuil. La famille d'Héloïse chercha pourtant une dernière vengeance en châtrant de force Abélard.[1]

Héloïse s'impose parmi les rares femmes qui dominent leur temps par leur sagesse, leur force et leur habileté à gérer une communauté religieuse. Plusieurs sources tendent à montrer qu'Héloïse fut également renommée pour ses compositions et ses chansons[2].

En 1129, lorsque l'abbé Suger, qui la traite de bas bleu, les expulse, elle entraîne ses compagnes dans un petit oratoire du diocèse de Troyes, l'Abbaye du Paraclet près de Quincey (actuellement commune de Ferreux-Quincey), qui appartient à Abélard, qui y a enseigné mais l'a quitté en 1127 pour devenir abbé de Saint-Gildas-de-Rhuys (Morbihan). Héloïse devient l'abbesse de ce prieuré, qui semble avoir été cédé aux moniales par Abélard avec l'arrière-pensée d'en faire un monastère de femmes placé sous sa propre tutelle. Il n'y parviendra pas. Malgré ces réalités qui atténuent le romantisme de la légende des deux amants, les corps d'Héloïse et de Pierre furent inhumés côte à côte.

Pendant la période romantique un monument spécial fut construit pour eux au Cimetière du Père-Lachaise.

Le colibri héloïse (Atthis heloisa) lui a été dédié par les ornithologues français René Primevère Lesson (1794-1849) et Adolphe Delattre (1805-1854) en 1839.