Pascal Quignard

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1948

Pascal Quignard naît le 23 avril à Verneuil-sur-Avre (France) dans une famille de grammairiens et d’organistes. Son père est proviseur, sa mère principal de collège. Il grandit au Havre.



1949

A l’âge de 18 mois, il passe par des périodes d’«autisme», lesquelles se renouvellent lorsqu’il a 16 ans. Plus tard, il déclare à ce propos : «Ce silence, c’est sans doute ce qui m’a décidé à écrire, à faire cette transaction : être dans le langage en me taisant». Son enfance est difficile la plupart du temps. Il connaît notamment l’anorexie.

Monsieur et Madame Quignard sont tous deux professeurs de lettres classiques. Le premier est issu d'une famille d'organistes d'origine wurtembergeoise et alsacienne tandis que le grand-père maternel, Charles Bruneau, est l'auteur, avec son homonyme Ferdinand Brunot, d'une fameuse Histoire de la langue française. "Ces grands connaisseurs de la langue vous piétinaient à la moindre faute". D'où la nécessité, pour se montrer à la hauteur, de maîtriser le français rapidement et dans ses plus fines subtilités. Quant au goût pour ce que Pascal Quignard nomme les "langues originaires", le latin et le grec, il lui vient des jeux étymologiques qu'affectionnait sa mère. "Il n'y avait pas un repas qui ne soit interrompu par des recherches dans les dictionnaires. C'était à la fois fascinant et un peu effrayant de voir les lèvres de ma mère prononcer des mots cabalistiques, des dérivations dépourvues de sens pour un enfant." Très vite, il est pris par une passion qui est restée la passion de sa vie : la lecture. Il se souvient de lui, vers quatre ou cinq ans, les pieds sur un petit établi, lisant Peau d'âne ou les Contes et légendes de la collection Hachette. "Comme les panoplies de mousquetaires, de cow-boys ou de centurions romains, c'était revêtir des mondes imaginaires."

Ses intérêts le portent vers les langues et littératures anciennes ainsi que la musique. Il s'essaie au piano, à l'orgue, au violoncelle, au violon et à l'alto.



1966 – 1968

Il suit des études de philosophie à Nanterre où il est condisciple de Cohn-Bendit. Parmi ses professeurs : Emmanuel Levinas et Paul Ricœur. Mais il considère qu’en Mai 68, la pensée a «vêtu un uniforme qui ne [lui] convient plus» et il s’éloigne de la philosophie. C’est dans ce contexte qu’il travaille à son premier livre.



1969

Le Mercure de France publie son premier essai, consacré à Sacher Masoch : "L’être du balbutiement" mais, il faudra "Le Salon du Wurtemberg" en 1986 puis "Les Escaliers de Chambord" en 1989, pour révéler Pascal Quignard au grand public. Il devient parallèlement lecteur dans cette maison (Le Mercure de France) et chez Gallimard.



1976

Il entre au comité de lecture des éditions Gallimard.



1980

Le prix des Critiques est décerné à son roman "Carus".





1984

Pascal Quignard se lance dans le roman avec "Les tablettes de buis d’Apronenia Avitia".



1988

Il continue sa carrière dans la maison Gallimard et devient secrétaire général pour le développement éditorial.



1981 – 1990

Les huit volumes de "Petits traités" marquent son penchant pour le fragment et la méditation érudite.



1991

Il signe "Tous les matins du monde". Le roman donnera lieu à une adaptation cinématographique, très proche du texte, réalisée par Alain Corneau. Via son œuvre, Pascal Quignard réussit le prodige de faire de Marin Marais et de Sainte-Colombe des «best-sellers» du disque – pour un temps du moins.



1990 – 1994

Pascal Quignard est président du Festival international d’opéra et de théâtre baroque au château de Versailles, qu’il a créé sous la houlette de François Mitterrand. Il préside également le concert des Nations aux côtés de Jordi Savall entre 1990 et 1993.



1994

Pascal Quignard renonce brutalement à toute position dans l’édition et décide de ne plus publier chez Gallimard. Il déclare « Je suis plus heureux d’être libre et solitaire ». Il se consacre à l’écriture, à l’exclusion de toute autre activité.



1995

Alain Corneau adapte une nouvelle fois un roman de Pascal Quignard : "L’occupation américaine"



1997

Pascal Quignard est hospitalisé d’urgence et confie qu’il a alors eu «l’impression de mourir». À la suite de cette expérience, il abandonne un traité et un long roman qui étaient en cours pour écrire Vie secrète, un livre qui se démarque nettement des formes classiques de la littérature. Il évoque à ce propos le «besoin de donner une sensation de pensée plus émouvante que la seule démonstration intellectuelle».



2000

Son roman Terrasse à Rome obtient le grand prix du roman de l’Académie française au premier tour.



2002

Pascal Quignard publie une trilogie intitulée Dernier royaume. Les ombres errantes, premier volet de cette trilogie, reçoit, lundi 28 octobre, le prix Goncourt. Il l'a emporté au troisième tour de scrutin, par six voix contre deux à Olivier Rolin et deux à Gérard de Cortanze.