Née dans une famille ouvrière de quatre enfants, Toni Morrison s'intéresse très tôt à la littérature et se passionne en particulier pour les œuvres de Jane Austen et Léon Tolstoï. Elle s'incrit à l'Université Howard en 1945 pour étudier la littérature et soutient une thèse sur le thème du suicide chez William Faulkner et Virginia Woolf en 1953 à l'Université Cornell. Après son diplôme, elle entame une carrière de professeur à l'Université de Texas Southern, avant de retourner à Howard (université alors "réservée" aux Noirs).



En 1958, elle épouse Howard Morrison, avec qui elle aura deux enfants. Après son divorce en 1964, elle s'installe à Syracuse puis à New York et travaille comme éditrice chez Ramdon House. Chargée du secteur de la littérature noire, elle contribue à sa promotion, en éditant notamment les autobiographies de Mohammed Ali et d'Angela Davis et une anthologie d'écrivains noirs, The Black Book, en 1973. Parallèlement, elle enseigne l'anglais à l'Université d'État de New York, avant d'obtenir un poste de professeur de littérature à l'Université de Princeton où elle restera en activité jusqu'en 2006.



Elle écrit son premier roman, The Bluest Eye, à l'âge de 39 ans. Elle obtient le prix Pulitzer pour Beloved en 1988 et reçoit le prix Nobel de littérature en 1993 pour l'ensemble de son œuvre. L'Académie suédoise voulait ainsi récompenser celle « qui, dans ses romans caractérisés par une force visionnaire et une grande puissance poétique, ressuscite un aspect essentiel de la réalité américaine. ».[2] En 2005, elle est nommée docteur honoris causa en Arts et Littérature par l'Université d'Oxford. En 2006, le jury du supplément littéraire du New York Times consacre Beloved « meilleur roman de ces 25 dernières années » et en novembre de la même année, le Musée du Louvre fait de Morrison son invité d'honneur proposant un programme de lectures, rencontres et conférences avec l'auteure et ses amis artistes, écrivains ou professeurs. Depuis 2002, elle s'investit également dans la littérature pour enfants avec son fils Slade Morrison. Elle a récemment obtenu un poste à la direction du magazine The Nation.



Ses fictions ont presque toutes, pour personnage principal, des femmes généralement martyrisées ce qui lui a valu l'étiquette d' "écrivaine féministe" qu'elle n'a jamais revendiquée, déclarant à ce sujet: « Cela dévoierait certains lecteurs qui pourraient croire que je me suis engagée dans l'écriture d'un tracte féministe. Je ne souscris pas au patriarcat mais je ne crois pas qu'il devrait être supplanté par un matriarcat. Je pense que c'est une question de droit équitable et de portes ouvertes sur toutes sortes de choses ». [3].



Aux États-Unis, les propos de Morrison concernant Bill Clinton ont fait grand bruit lorsqu'elle a qualifié celui-ci de « premier Président noir américain », expliquant son idée par le fait que « Clinton présente toutes les caractéristiques du citoyen noir: un foyer monoparental, une origine très modeste, une enfance dans la classe ouvrière, une grande connaissance du saxophone et un amour de la junk food digne d'un garçon de l'Arkansas ».[4]. Cette opinion a été adoptée par les supporters de Clinton notamment au Congrès électoral des Noirs américains (en anglais: "The Congressionnal Black Caucus": the CBC)[5] ou au contraire tournée en dérision par ses détracteurs. L'animateur républicain et conservateur Rush Limbaugh fait souvent référence, de manière sarcastique, à l'ancien président en ces termes.



Son roman le plus connu et le plus vendu: Beloved, a été adapté au cinéma en 1998 par Jonathan Demme avec Oprah Winfrey, Danny Glover et Thandie Newton dans les rôles principaux.


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