Commentaire composé Teone de “Le Monde comme il va”

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Résumé du commentaire composé
Commentaire composé sur Teone dans \"Le Monde comme il va\" de Voltaire. Cette analyse sur Teone, extrait du Monde comme il va de Voltaire a été rédigée par un professeur de français.
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Extrait du résumé
Extrait du commentaire composé du livre
“Le Monde comme il va”Les philosophes des Lumières ont marqué le domaine des idées et de la littérature par leurs remises en question fondées sur la \"raison éclairée\" de l'être humain et sur l'idée de liberté. Voltaire, qui est l'un d'entre eux, exprime à travers un conte philosophique, Le Monde comme il va, ses idées nouvelles sur la politique et l'importance de la vertu. C'est à travers le regard étranger de Babouc que Voltaire se livre à cette critique.
Dans le passage étudié, Babouc fait la connaissance d'une femme, Téone, et celle-ci détermine le compte-rendu que Babouc doit faire : détruire ou non Persépolis. C'est pourquoi nous allons faire dans un premier temps le portrait de Téone, puis dans un second temps nous étudierons la conclusion finale et enfin, nous verrons quel est le compte-rendu final de Babouc.
Texte étudié : Teone (\"Le monde comme il va\", Voltaire)
Apprenez, lui dit la belle dame chez laquelle il soupait, que celles qu'on
appelle quelquefois de malhonnêtes femmes ont presque toujours le
mérite d'un très honnête homme ; et pour vous en convaincre, venez
demain dîner avec moi chez la belle Téone. Il y a quelques vieilles vestales
qui la déchirent ; mais elle fait plus de bien qu'elles toutes ensemble. Elle
ne commettrait pas une légère injustice pour le plus grand intérêt ; elle ne
donne à son amant que des conseils généreux; elle n'est occupée que de
sa gloire : il rougirait devant elle, s'il avait laissé échapper une occasion
de faire du bien ; car rien n'encourage plus aux actions vertueuses que
d'avoir pour témoin et pour juge de sa conduite une maîtresse dont on
veut mériter l'estime.
Babouc ne manqua pas au rendez-vous. Il vit une maison où régnaient
tous les plaisirs. Téone régnait sur eux; elle savait parler à chacun son
langage. Son esprit naturel mettait à son aise celui des autres ; elle
plaisait sans presque le vouloir; elle était aussi aimable que bienfesante;
et, ce qui augmentait le prix de toutes ses bonnes qualités, elle était belle.
Babouc, tout Scythe et tout envoyé qu'il était d'un génie, s'aperçut que,
s'il restait encore à Persépolis, il oublierait Ituriel pour Téone. Il
s'affectionnait à la ville, dont le peuple était poli, doux, et bienfesant,
quoique léger, médisant, et plein de vanité. Il craignait que Persépolis ne
fût condamnée ; il craignait même le compte qu'il allait rendre.
Voici comme il s'y prit pour rendre ce compte. Il fit faire par le meilleur
fondeur de la ville une petite statue composée de tous les métaux, des
terres et des pierres les plus précieuses et les plus viles ; il la porta à
Ituriel : Casserez-vous, dit-il, cette jolie statue, parceque tout n'y est pas
or et diamants ? Ituriel entendit à demi-mot ; il résolut de ne pas même
songer à corriger Persépolis, et de laisser aller le monde comme il va ;
car, dit-il, si tout n'est pas bien, tout est passable. On laissa donc
subsister Persépolis, et Babouc fut bien loin de se plaindre, comme Jonas,
qui se fâcha de ce qu'on ne détruisait pas Ninive. Mais quand on a été
trois jours dans le corps d'une baleine, on n'est pas de si bonne humeur
que quand on a été à l'opéra, à la comédie, et qu'on a soupé en bonne
compagnie.