Johanna Arendt, que l'on connaît sous le nom d'Hannah, est née à Hanovre le 14 octobre 1906, d'un père ingénieur et d'une mère pratiquant la musique et parlant le français. Ses grands-parents sont Juifs.

En 1913, son père décède de la syphilis.

En 1924, Hannah Arendt a son Abitur en poche (équivalent du baccalauréat, en Allemagne). Brillante élève, mais non-conformiste, elle étudie alors la philosophie, la philologie et la théologie. Elle fréquente alors les universités allemandes, où elle aura d'ailleurs Heidegger, Jaspers et Husserl comme professeurs.

Justement, sa rencontre avec Heidegger en 1925 marque un tournant dans sa vie. Non seulement elle est jeune, mais en plus elle étudie avec un an d'avance : son professeur, plus âgé qu'elle, la fascine complètement. Le philosophe tombe sous le charme de l'étudiante, et ils commencent une relation passionnée mais aussi secrète, qui marque la jeune femme pour toute son existence. Puis Hannah Arendt arrête cette liaison et part étudier auprès d'Husserl à Fribourg-en-Brisgau et à Heidelberg auprès de Jaspers. Là, elle rédige sa thèse sur « le concept d'amour chez Augustin ».
Toute sa vie, la pensée d'Heidegger influencera le parcours d'Arendt, malgré les positions ambigües de ce dernier à l'égard du judaïsme. D'ailleurs, elle le défendra constamment aux Etats-Unis, malgré les controverses.

En 1929, Hannah se marie avec Günther Stern, un philosophe allemand.

De 1929 à 1933, elle travaille sur la biographie de Rahel Varnhagen, qui paraît en 1958.

Suite à la rencontre et à l'influence de Kurt Blumenfeld, président d'une organisation sioniste, Arendt prend conscience de son identité juive ; ce dernier lui donne pour mission de trouver des témoignages de la propagande antisémite, mais elle est arrêtée par la Gestapo à ce moment, puis relâchée par manque de preuve.

En 1933, Arendt migre vers la France. Elle y accueille des réfugiés fuyant les nazis et milite pour la création d'une entité judéo arabe en Palestine.

Elle divorce en 1937 et se remarie trois ans plus tard avec un réfugié allemand, Heinrich Blücher.

En mai 1940, Hannah Arendt est internée au camp de Gurs. Elle réussit toutefois à s'enfuir et à gagner Montauban puis Marseille, d'où elle rejoint le Portugal. Après quelques temps à Lisbonne, elle décroche l'autorisation de partir pour l'Amérique en mai 1941. C'est le diplomate Hirma Bingham IV qui lui obtient le sésame illégalement. Grâce à ce visa d'entrée, Arendt peut, avec 2500 autres juifs, rejoindre les Etats-Unis.

La philosophe s'installe donc à New-York. Elle y mène une existence difficile au début, car elle n'a pas un sou. Finalement, elle trouve un emploi dans le Massachussetts et pense à devenir assistante sociale.

Finalement, elle revient à New-York et travaille avec plusieurs journaux.

Suite à la Seconde guerre mondiale, Hannah Arendt retourne en Allemagne aux côtés d'une association d'aide pour les rescapés juifs.

Elle reprend alors contact avec son ancien professeur et amant Heidegger, et témoigne pour lui lors d'un procès de dénazification. De même, elle devient très amie avec le couple Jaspers.

En 1951, Arendt obtient la naturalisation américaine et commence sa carrière d'universitaire. Elle donne plusieurs cours et conférences en philosophie politique à Berkeley, Princeton, Columbia, Aberdeen... autant de noms prestigieux.

La même année paraît Les origines du totalitarisme, suivi en 1958 de Condition de l'homme moderne, et de la Crise de la culture trois ans plus tard.

Ensuite, Arendt couvre le procès du nazi Eichmann à Jérusalem, et évoque la « banalité du mal ». Elle publie beaucoup d'articles qui suscitent la polémique. Ce ne sera pas le seul scandale, puisqu'on y ajoute, en 1966, la question du soutien à une pièce de Hochhuth mettant le pape en cause.

En 1963, elle devient titulaire de la chaire de science politique de l'université de Chicago, puis est professeur à New-York de 1967 jusqu'à son décès.

Après une série de conférences sur la pensée et le vouloir, Hannah Arendt meurt le 4 décembre 1975 à New-York. Elle n'a pas le temps de finir son livre La vie de l'esprit.

Arendt repose au Bard College d'Annadale-on-Hudson.

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