Jean Genet est né à Paris le 19 décembre 1910. Son père est inconnu et sa mère l'abandonne à la naissance. Jean Genet est donc confié à une famille du Morvan, une région qui, au début du XXe siècle, est connue pour accueillir de nombreux enfants envoyés par l'Assistance publique.

Grâce à sa famille adoptive, Jean Genet est aimé et choyé, et il étudie à l'école communale. Ces années d'enfance sont plutôt heureuse pour Genet. Il est bon élève (il obtiendra la meilleure note de sa commune au certificat d'études) et devient enfant de chœur. Cependant, sa timidité le rend parfois taciturne.

Jean Genet connaît son premier émoi envers le petit Lou Culafroy et d'autres hommes, plus âgés cette fois. Son premier vol est commis à 10 ans. Pour Genet, c'est un acte fondateur qui le conduit à revendiquer son asocialité.

A 13 ans, il fugue et est séparé de sa famille d'adoption pour suivre des cours de typographie. Après une nouvelle fugue, il est enfermé dans une colonie pénitentiaire de Mettray : il y découvre un univers brutal et viril, avec une hiérarchie prononcée et une nouvelle expression de ses attirances homosexuelles.

A 18 ans, Genet rejoint la Légion étrangère. Il voyage en Afrique du Nord, au Proche Orient, et est marqué par la vision de la masculinité qu'il y découvre. De retour en France, il vit de menus larcins, ce qui lui vaut quelques séjours en maison d'arrêt. Il commence alors à écrire ses premières poésies et ébauches romanesques. Genet est un homme perfectionniste, qui n'est jamais satisfait par ce qu'il écrit. Il compose, remanie, réécrit, rejette des parties de ses textes...

Ses premiers romans sont censurés à leur parution, car on les classe pornographiques ou choquants. Ils sont donc diffusés clandestinement. C'est le cas de Journal du voleur, ou de Miracle de la rose (en 1946).

Notre-Dame-des-Fleurs, pour sa part, évoque la nuit homosexuelle parisienne dans le Paris d'avant la guerre. En 1947, Pompes funèbres développe l'image d'Hitler... en version homoérotique, soulignant ainsi les liens entre la violence nazie et les pulsions sexuelles.

En 1947 sont jouées Les Bonnes. L'ouvrage ne sera publié qu'en 1954

A cette époque déjà, Jean Genet est donc scandaleux ; mais sa provocation n'est pas gratuite. Elle cherche à faire réagir le lecteur, par exemple en le faisant prendre conscience de l'attraction pour le mal, ce qu'il fait juste après la guerre.

Cocteau comme Sartre voit en lui un moraliste ; Mauriac le décrit comme « excrémentiel ». Les deux premiers l'encensent et pensent que Genet est un génie. D'ailleurs, Cocteau va le sauver de la prison à perpétuité, et Sartre écrit Saint Genet, comédien et martyr.

L'ouvrage déprime Jean Genet et l'interrompt dans son écriture, tant, dit-il, « sa mécanique cérébrale y était décortiquée ».

A cette époque, Jean Genet est donc très connu. Il évolue dans les cercles littéraires de Paris, où il croise Matisse, Sartre, Simone de Beauvoir...

En 1956 paraît Le Balcon.

Il devient dramaturge et voit ses pièces adaptées par de grands metteurs en scène, tels que Roger Blin (Les Nègres en 1958, Les Paravents). Les pièces de Genet sont violentes, comme pouvaient l'être ses romans. Par exemple, il dénonce avec virulence les colonies françaises, alors que la France s'englue dans la guerre d'Algérie.

Jean Genet est toujours plus engagé. Il commence un journal, Le Captif amoureux, qui est publié en 1986.

Abdallah Bentaga, son compagnon, se suicide. Cela achève de déstabiliser Jean Genet, qui est déjà totalement perdu dans un quotidien de toxicomane.

Dans ses derniers temps, l'écrivain vit dans des chambres d'hôtel miteuses, et possède simplement une valise avec ses lettres et des manuscrits...

Atteint d'un cancer de la gorge, Genet fait une chute le 15 avril 1986, et décède dans la chambre d'un hôtel parisien, seul.

Il est inhumé au Maroc, dans le cimetière de Larache.

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