Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, est baptisé à Paris le 15 janvier 1622. Il est le fils d'un riche marchand tapissier installé rue Saint-Honoré. Sa mère décède lorsque le jeune Poquelin atteint l'âge de 10 ans.

De 1633 à 1639, il suit d'excellentes études au Collège des jésuites de Clermont, connu aujourd'hui sous le nom de lycée Louis-le-Grand. En 1637, il reprend la charge de son père en prêtant le serment de tapissier royal.

Durant sa jeunesse, Molière découvre le théâtre grâce à son grand-père, qui l'emmène assister à des représentations du célèbre Hôtel de Bourgogne, haut lieu du théâtre parisien.

Jean-Baptiste Poquelin multiplie par la suite les rencontres marquantes: il fréquente la famille de comédiens Béjart dès 1640 (il tombe d'ailleurs amoureux de Madeleine Béjart), et aurait suivi les enseignements de Gassendi, un philosophe épicurien très influent dans le monde des Libertins.

En 1642, il prend des cours de droit à l'Université d'Orléans, avant de revenir à Paris pour s'inscrire au Barreau. Là, il fréquente les Béjart contre l'avis de son père, avant de suivre la Cour de Louis XIII à Narbonne.

Puis Molière renonce à la charge de son père, qui décide de lui couper les vivres.

La vie théâtrale

Molière se tourne donc vers le monde du théâtre. En 1643, il crée avec Madeleine Béjart l'Illustre-Théâtre, dont elle est la directrice.

Toutefois, après plusieurs représentations en province, la compagnie fait faillite, criblée de dettes. Molière fait donc un court séjour à la prison du Châtelet. Son père intervient pour rembourser les dettes de la troupe, qui repart donc jouer en province jusqu'en 1658 environ (l'année de sa rencontre avec Corneille), en s'alliant à une autre compagnie, dirigée par le comédien Dufresne et protégée par le prince de Conty, gouverneur de Guyenne.

En 1650, Molière redevient chef de troupe. Il décide de se consacrer uniquement à la comédie et compose de nombreuses farces.

Après toutes ces années, sa gloire commence à grandir. Dès 1958, la troupe se produit au Jeu de Paume devant le Roi Louis XIV. Le Docteur Amoureux est un triomphe, et marque le début de la reconnaissance royale envers Molière et sa troupe.
Molière se fait connaître en tant que dramaturge, mais aussi comme un acteur comique hilarant, dont chacune des apparitions et mimiques provoque le rire dans la salle. Le Roi l'installe au Petit-Bourbon. En 1659, nouveau succès avec les Précieuses Ridicules. L'année suivante, la troupe est déplacée au Palais-Royal.

En 1662, Molière épouse Armande Béjart, qui lui donne un fils en 1664: il s'agit de Louis, dont le parrain n'est autre que le Roi lui-même, mais qui mourra dans l'année. 1664 est aussi l'année de la création du Tartuffe, qui déclenche une levée de boucliers des dévots contre Molière, poussant le Roi à faire interdire la pièce. C'est la «cabale des dévots».

Dès 1665, Dom Juan est joué une quinzaine de fois. La troupe de Molière devient la troupe royale.

De 1666 à 1673, malgré son état de santé fragile, Molière écrit beaucoup, et la troupe joue notamment le Misanthrope (1666), L'Avare (1668), Les Fourberies de Scapin, Les Femmes Savantes (1671)... Toutefois, le Roi n'accorde plus ses faveurs à Molière : le Malade imaginaire (1673) n'est donc pas joué à la Cour.

En 1673, pendant la quatrième représentation du Malade Imaginaire, Molière est pris de convulsion et décède le 17 février d'une congestion pulmonaire (ou de tuberculose), non pas sur scène mais chez lui, contrairement à l'idée commune.

800 personnes assisteront à ses funérailles, sans cérémonie mais entre ses amis (il échappe d'ailleurs de justesse à la fosse commune). N'ayant pas abjuré sa profession de comédien, il n'a pu recevoir les derniers sacrements; c'est pour la même raison qu'il ne sera pas élu à l'Académie Française.

Une œuvre impressionnante

Molière est sans doute le dramaturge et acteur français le plus connu. Il est considéré comme le pilier de ce qu'on nomme la Comédie Française.

A travers différents genres (farce, comédie, comédie pastorale, comédie-ballet - en collaboration avec Lully... en vers ou en prose), Molière a fait sienne la devise « castigat ridendo mores », qui signifie châtier les mœurs par le rire. Sa vocation moraliste s'est mêlée aux exigences de la comédie. Malgré les attaques personnelles à une certaine période de sa vie, Molière n'a eu de cesse de s'attaquer aux faux-dévots, à l'ignorance des médecins, aux bourgeois stéréotypés...

Le dramaturge, dont on ne présente plus les pièces les plus marquantes, a créé des personnages qui provoquent encore le rire: Sganarelle notamment, en 1660.

Pour toutes ces raisons, Molière est aujourd'hui encore le symbole le plus fort du théâtre et de la langue française, au point même que l'on évoque la « langue de Molière ». Comédien passionné, dramaturge surdoué et homme engagé, Jean-Baptiste Poquelin a su trouver sa place, puisqu'un Jean d'Ormesson peut encore dire aujourd'hui: « Au même titre que Hugo, que la baguette de pain, que le coup de vin rouge, que la 2CV Citroën et que le béret basque, Molière est un des mythes fondateurs de notre identité nationale »

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