Commentaire composé Le déserteur de “Romans, chansons, poèmes divers”

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Résumé du commentaire composé
Commentaire composé sur « Le déserteur » de Boris Vian. Cette analyse sur Le déserteur de Boris Vian a été rédigée par un professeur de français.
- 4 pages de commentaire composé
- rédigé par Sophie Lecomte
- format .doc (Word)
- style abordable & grand public
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Extrait du résumé
Extrait du commentaire composé du livre
“Romans, chansons, poèmes divers”Le texte étudié ici est Le Déserteur, une chanson antimilitariste composée en 1954 sur une musique d'Harold Berg. D'abord en proie à la censure, la première version du texte ne trouve aucun éditeur. En effet, Paul Faber, conseiller municipal de la Seine, est choqué par la chanson et demande à ce qu'elle soit censurée. En guise de réponse, Boris Vian écrit une lettre qu'il diffuse partout : Lettre ouverte à Monsieur Paul Faber. Mais la censure l'emporte, puisque l'interdiction de l'œuvre n'est levée qu'en 1962. Cela est sans doute dû au contexte de la guerre d'Indochine et à la réaction du Président René Coty. Boris Vian doit donc transformer sa première version, qui était bien plus subversive encore, puisqu'il y écrivait « je tiendrai une arme, et (que) je sais tirer... », ce qui impliquait une lutte armée avec les autorités.
Texte étudié : « Le déserteur » (Boris Vian)
Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter
Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins
Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens:
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer
(Boris Vian, Le Déserteur)