Commentaire composé Dialogue entre A et B de “Supplément au voyage de Bougainville”

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Résumé du commentaire composé
Commentaire composé sur \"Dialogue entre A et B\", extrait du \"Supplément au voyage de Bougainville\" de Diderot. Cette analyse du \"Dialogue entre A et B\" dans le Supplément au voyage de Bougainville a été rédigée par un professeur de français.
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Extrait du résumé
Extrait du commentaire composé du livre
“Supplément au voyage de Bougainville”Situation de l'extrait : Dans ce passage, extrait du chapitre 2, Bougainville va partir, les tahitiens pleurent un vieux tahitien, qui prononce un double discours : dans une première partie, il s'adresse aux tahitiens en décrivant un avenir de violence et d'esclavage ; puis il s'adresse à Bougainville.
Texte étudié : Diderot, Supplément au voyage de Bougainville, Dialogue entre A et B
Puis s'adressant à Bougainville, il ajouta: \"Et toi, chef des brigands qui
t'obéissent, écarte promptement ton vaisseau de notre rive: nous sommes
innocents, nous sommes heureux; et tu ne peux que nuire à notre
bonheur. Nous suivons le pur instinct de la nature; et tu as tenté d'effacer
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de nos âmes son caractère. Ici tout est à tous; et tu nous as prêché je ne
sais quelle distinction du tien et du mien. Nos filles et nos femmes nous
sont communes; tu as partagé ce privilège avec nous; et tu es venu
allumer en elles des fureurs inconnues. Elles sont devenues folles dans tes
bras; tu es devenu féroce entre les leurs. Elles ont commencé à se haïr;
vous vous êtes égorgés pour elles; et elles nous sont revenues teintes de
votre sang. Nous sommes libres; et voilà que tu as enfoui dans notre terre
le titre de notre futur esclavage. Tu n'es ni un dieu, ni un démon: qui estu
donc, pour faire des esclaves? Orou! Toi qui entends la langue de ces
hommes-là, dis-nous à tous, comme tu me l'as dit à moi, ce qu'ils ont
écrit sur cette lame de métal: Ce pays est à nous. Ce pays est à toi! et
pourquoi? Parce que tu y as mis le pied? Si un Tahitien débarquait un jour
sur vos côtes, et qu'il gravât sur une de vos pierres ou sur l'écorce d'un de
vos arbres: Ce pays appartient aux habitants de Tahiti, qu'en penseraistu?...
Tu n'es pas esclave: tu souffrirais la mort plutôt que de l'être, et tu
veux nous asservir! Tu crois donc que le Tahitien ne sait pas défendre sa
liberté et mourir? Celui dont tu veux t'emparer comme de la brute, le
Tahitien est ton frère. Vous êtes deux enfants de la nature; quel droit astu
sur lui qu'il n'ait pas sur toi? Tu es venu; nous sommes-nous jetés sur
ta personne? Avons-nous pillé ton vaisseau? T'avons-nous saisi et exposé
aux flèches de nos ennemis? T'avons-nous associé dans nos champs au
travail de nos animaux? Nous avons respecté notre image en toi.
\"Laisse nous nos moeurs; elles sont plus sages et honnêtes que les
tiennes; nous ne voulons plus troquer ce que tu appelles notre ignorance
contre tes inutiles lumières. (Diderot, Supplément au voyage de Bougainville, Dialogue entre A et B)