Commentaire composé Le portrait d'Esther de “Etoile errante”

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Résumé du commentaire composé
Commentaire composé sur Le portrait d'Esther dans \"Etoile errante\" de Le Clézio. Cette analyse sur Le portrait d'Esther dans Etoile filante a été rédigée par un professeur de français.
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Extrait du résumé
Extrait du commentaire composé du livre
“Etoile errante”Le Clézio évoque de manière poétique l'eau et ses métamorphoses : glace, neige, gouttes, ruisselets, ruisseaux, cascades selon une structure en gradation. L'eau déclenche ici le souvenir, par mécanisme associatif : sa crue exprime le flux des souvenirs, un dégel de la mémoire.
Texte étudié : Le Clézio, Etoile errante, « Le portrait d'Esther »
Elle savait que l'hiver était fini quand elle entendait le bruit de l'eau.
L'hiver, la neige avait recouvert le village, les toits des maisons et les
prairies étaient blancs. La glace avait fait des stalactites au bout des toits.
Puis le soleil se mettait à brûler, la neige fondait et l'eau commençait à
couler goutte à goutte de tous les rebords, de toutes les solives, des
branches d'arbre, et toutes les gouttes se réunissaient et formaient des
ruisselets, les ruisselets allaient jusqu'aux ruisseaux, et l'eau cascadait
joyeusement dans toutes les rues du village.
C'était peut-être ce bruit d'eau son plus ancien souvenir. Elle se
souvenait du premier hiver à la montagne, et de la musique de l'eau au
printemps. C'était quand ? Elle marchait entre son père et sa mère dans la
rue du village, elle leur donnait la main. Son bras tirait plus d'un côté,
parce que son père était si grand. Et l'eau descendait de tous les côtés, en
faisant cette musique, ces chuintements, ces sifflements, ces
tambourinades. Chaque fois qu'elle se souvenait de cela, elle avait envie
de rire, parce que c'était un bruit doux et drôle comme une caresse. Elle
riait, alors, entre son père et sa mère, et l'eau des gouttières et du
ruisseau lui répondait, glissait, cascadait...
Maintenant, avec la brûlure de l'été, le ciel d'un bleu intense, il y
avait un bonheur qui emplissait tout le corps, qui faisait peur, presque.
Elle aimait surtout la grande pente herbeuse qui montait vers le ciel, audessus
du village. Elle n'allait pas jusqu'en haut, parce qu'on disait qu'il y
avait des vipères. Elle marchait un instant au bord du champ, juste assez
pour sentir la fraîcheur de la terre, les lames coupantes contre ses lèvres.
Par endroits, les herbes étaient si hautes qu'elle disparaissait
complètement. Elle avait treize ans, elle s'appelait Hélène Grève, mais son
père disait : Esther. (Le Clézio, Etoile errante, « Le portrait d'Esther »)