Aimé Césaire

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Aimé Fernand David Césaire est né à Basse-Pointe le 26 juin 1913. Son père est fonctionnaire et sa mère couturière, et il a six frères et soeurs. Son grand-père était le premier enseignant noir de Martinique, et sa femme savait lire et écrire.

De 1919 à 1924, Aimé Césaire va à l'école primaire de Basse-Pointe, puis il est boursier au lycée Schoelcher à Fort-de-France.

En 1931, il suit une classe d'hypokhâgne au lycée Louis le Grand, à Paris. Il y rencontre Léopold Sédar Senghor, avec qui il sera ami jusqu'à la mort.

En septembre 1924, Césaire cofonde le journal L'Etudiant noir, et c'est de là que va naître le terme de « négritude », qui vise à désigner l'oppression culturelle de la colonisation française.

En 1935, il entre à l'Ecole Normale Supérieure et commence à écrire Cahier d'un retour au pays natal, terminé en 1938.

En 1937, Césaire épouse Suzanne Roussi, une étudiante Martiniquaise.

En 1939, agrégé de lettres, il rentre enseigner en Martinique avec son épouse. Durant cette période, l'île est aliénée culturellement. Avec d'autres intellectuels martiniquais, le couple va fonder Tropiques en 1941 et se battre pour que la situation évolue. Mais durant le blocus de la Seconde guerre mondiale, les conditions de vie se dégradent, et la censure freine la jeune revue. A cette période, André Breton séjourne en Martinique et rencontre Césaire, dont il rédigera la préface. Cela marque un rapprochement avec les surréalistes.

Césaire devient le « nègre fondamental », et inspire de nombreux écrivains.

En 1945, il devient maire de Fort-de-France, puis député jusqu'en 1993. Il souhaite obtenir la départementalisation de la Martinique pour lutter contre l'emprise béké.

En 1947, il crée avec Alioune Diop la revue Présence africaine. L'année suivante, Sartre préface son Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache.

En 1950, Césaire publie Discours sur le colonialisme, qui souligne la ressemblance entre nazisme et colonialisme. Il quitte le PC en 1956 et fonde le Parti Progressiste martiniquais en 1958.

Maire de Fort-de-France jusqu'en 2001, Aimé Césaire développe une politique culturelle forte, ainsi qu'une politique de création d'emplois. Plusieurs festivals annuels sont créés, qui permettent de soutenir la culture martiniquaise et les arts populaires.

En 1994, son Discours du colonialisme entre au programme du baccalauréat, ainsi que Cahier d'un retour au pays natal.

Bien que détaché de la vie politique durant ses dernières années d'existence, Aimé Césaire conserve une grande influence et tout le monde le sollicite.

Le 23 février 2005, il réagit à la loi prévue sur les aspects positifs de la colonisation. Il dénonce cette mesure et refuse de recevoir Nicolas Sarkozy.

En mars 2006, il finit par l'accueillir, suite à l'abrogation d'un article controversé de la loi. Il déclare alors: « C'est un homme nouveau. On sent en lui une force, une volonté, des idées. C'est sur cette base-là que nous le jugerons ».

Pendant la campagne présidentielle de 2007, Césaire soutient activement Ségolène Royal.

Aimé Césaire décède le 17 avril 2008 à Fort-de-France, suite à des problèmes cardiaques. Sa mort provoque immédiatement de nombreuses réactions. Les hommages se multiplient, qu'il s'agisse de personnalités politiques ou du monde de la littérature.

Des obsèques nationales ont eu lieu le 20 avril 2008, et il est inhumé à Fort-de-France.

Oeuvre de Césaire

Parmi une intense production littéraire, voici quelques titres particulièrement marquants de cet auteur:

1939 Cahier d'un retour au pays natal
1946 Les Armes miraculeuses
1994 La Poésie
1969 Une tempête, d'après La Tempête de William Shakespeare : adaptation pour un théâtre nègre
1950 Discours sur le colonialisme
1963 La tragédie du roi Christophe
1966 Une saison au Congo
1987 Discours sur la négritude
2005 Nègre je suis, nègre je resterai, Entretiens avec Françoise Vergès

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