Commentaire composé La guerre des chats de “Les Caractères”

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Résumé du commentaire composé
Commentaire composé sur La guerre des chats de La Bruyère (\"Les Caractères\"). Cette analyse sur La guerre des chats de La Bruyère a été rédigée par un professeur de français.
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Extrait du résumé
Extrait du commentaire composé du livre
“Les Caractères”Tout au long du texte, La Bruyère compare les hommes à des animaux. Il commence tout d'abord par les comparer à deux chiens qui se battent : \"chiens qui s'aboient, qui s'affrontent, qui se mordent et se déchirent\" : gradation.
Texte étudié : La Bruyère, \"Les Caractères\", XII, \"Des jugements\" \"La guerre des chats\"
L'homme est un animal raisonnable. Qui vous a passé cette définition ?
sont-ce les loups, les singes et les lions, ou si vous vous l'êtes accordée à
vous-mêmes ? C'est déjà une chose plaisante que vous donniez aux
animaux, vos confrères, ce qu'il y a de pire, pour prendre pour vous ce
qu'il y a de meilleur. Laissez-les un peu se définir eux-mêmes, et vous
verrez comme ils s'oublieront et comme vous serez traités. Je ne parle
point, ô hommes, de vos légèretés, de vos folies et de vos caprices, qui
vous mettent au-dessous de la taupe et de la tortue, qui vont sagement
leur petit train, et qui suivent sans varier l'instinct de leur nature ; mais
écoutez-moi un moment. Vous dites d'un tiercelet de faucon qui est fort
léger, et qui fait une belle descente sur la perdrix : \"Voilà un bon oiseau\";
et d'un lévrier qui prend un lièvre corps à corps : \"C'est un bon lévrier.\" Je
consens aussi que vous disiez d'un homme qui court le sanglier, qui le met
aux abois, qui l'atteint et qui le perce : \"Voilà un brave homme. \"Mais si
vous voyez deux chiens qui s'aboient, qui s'affrontent, qui se mordent et
se déchirent, vous dites : \"Voilà de sots animaux\" ; et vous prenez un
bâton pour les séparer. Que si l'on vous disait que tous les chats d'un
grand pays se sont assemblés par milliers dans une plaine, et qu'après
avoir miaulé tout leur soûl, ils se sont jetés avec fureur les uns sur les
autres, et ont joué ensemble de la dent et de la griffe ; que de cette
mêlée il est demeuré de part et d'autre neuf à dix mille chats sur la place,
qui ont infecté l'air à dix lieues de là par leur puanteur, ne diriez-vous pas
: \"Voilà le plus abominable sabbat dont on ait jamais ouï parler ? \" Et si
les loups en faisaient de même : \"Quels hurlements ! quelle boucherie ! \"
Et si les uns ou les autres vous disaient qu'ils aiment la gloire, concluriezvous
de ce discours qu'ils la mettent à se trouver à ce beau rendez-vous,
à détruire ainsi et à anéantir leur propre espèce ? ou après l'avoir conclu,
ne ririez-vous pas de tout votre coeur de l'ingénuité de ces pauvres
bêtes ? Vous avez déjà, en animaux raisonnables, et pour vous, distinguer
de ceux qui ne se servent que de leurs dents et de leurs ongles, imaginé
les lances, les piques, les dards, les sabres et les cimeterres, et à mon gré
fort judicieusement; car avec vos seules mains que vous pouviez-vous
vous faire les uns aux autres, que vous arracher les cheveux, vous
égratigner au visage, ou tout au plus vous arracher les yeux de la tête ?
au lieu que vous voilà munis d'instruments commodes, qui vous servent à
vous faire réciproquement de larges plaies d'où peut couler votre sang
jusqu'à la dernière goutte, sans que vous puissiez craindre d'en échapper.
Mais comme vous devenez d'année à autre plus raisonnables, vous avez
bien enchéri sur cette vieille manière de vous exterminer: vous avez de
petits globes qui vous tuent tout d'un coup, s'ils peuvent seulement vous
atteindre à la tête ou à la poitrine ; vous en avez d'autres, plus pesants et
plus massifs, qui vous coupent en deux parts ou qui vous éventrent, sans
compter ceux qui tombant sur vos toits, enfoncent les planchers, vont du
grenier à la cave, en enlèvent les voûtes, et font sauter en l'air, avec vos
maisons, vos femmes qui sont en couche, l'enfant et la nourrice : et c'est
là encore où gît la gloire ; elle aime le remue-ménage, et elle est
personne d'un grand fracas.
(La Bruyère, \"Les Caractères\", XII, \"Des jugements\", \"La guerre des chats\")