Commentaire composé La maison et la prison de “L'enfant”

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Résumé du commentaire composé
Commentaire composé sur « La maison et la prison », extrait de \"L'Enfant\" de Jules Vallès. Cette analyse sur La maison et la prison dans L'enfant de Jules Vallès a été rédigée par un professeur de français.
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Extrait du résumé
Extrait du commentaire composé du livre
“L'enfant”Dès le premier chapitre de L'Enfant, le lecteur peut se rendre compte des rapports difficiles que Jacques est amené à entretenir avec sa mère. Dans ce passage, sans se focaliser sur le personnage maternel, Vallès laisse affleurer les tensions que l'enfant doit supporter au sein de l'univers familial. En fait, il ne cherche qu'à fuir sa maison pour pouvoir rejoindre la prison qui lui semble, en comparaison, un lieu idyllique. Il semble qu'il éprouve plus de bonheur à jouer avec des assassins que de rester en compagnie de ses parents.
Texte étudié : « La maison et la prison » (L'enfant de Jules Vallès)
La maison que nous habitons est dans une rue sale, pénible à gravir,
du haut de laquelle on embrasse tout le pays, mais où les voitures ne
passent pas. Il n'y a que les charrettes de bois qui y arrivent, traînées par
des boeufs qu'on pique avec un aiguillon. - Ils vont, le cou tendu, le pied
glissant ; leur langue pend et leur peau fume. Je m'arrête toujours à les
voir, quand ils portent des fagots et de la farine chez le boulanger qui est
à mi-côte ; je regarde en même temps les mitrons tout blancs et le grand
four tout rouge, - on enfourne avec de grandes pelles, et ça sent la croûte
et la braise.
La prison est au bout de la rue, et les gendarmes conduisent
souvent des prisonniers qui ont les menottes, et qui marchent sans
regarder ni à droite ni à gauche, l'oeil fixe, l'air malade.
Des femmes leur donnent des sous qu'ils serrent dans leurs mains
en inclinant la tête pour remercier.
Ils n'ont pas du tout l'air méchant.Un jour on en a emmené un sur une civière, avec un drap blanc qui
le couvrait tout entier ; il s'était mis le poignet sous une scie, après avoir
volé ; il avait coulé tant de sang qu'on croyait qu'il allait mourir.
Le geôlier, en sa qualité de voisin, est un ami de la maison ; il vient
de temps en temps manger la soupe chez les gens d'en bas, et nous
sommes camarades, son fils et moi. Il m'emmène quelquefois à la prison,
parce que c'est plus gai. C'est plein d'arbres ; on joue, on rit, et il y en a
un, tout vieux, qui vient du bagne et qui fait des cathédrales avec des
bouchons et des coquilles de noix.
A la maison, l'on ne rit jamais ; ma mère bougonne toujours. - Oh !
Comme je m'amuse davantage avec ce vieux-là et le grand qu'on appelle
le braconnier, qui a tué le gendarme à la foire du Vivarais !
Puis, ils reçoivent des bouquets qu'ils embrassent et cachent sur
leur poitrine. J'ai vu, en passant au parloir, que c'étaient des femmes qui
les leur donnaient.
D'autres ont des oranges et des gâteaux que leurs mères leur portent,
comme s'ils étaient encore tout petits. Moi, je suis tout petit, et je n'ai
jamais ni gâteaux, ni oranges.
Je ne me rappelle pas avoir vu une fleur à la maison. Maman dit que
ça gêne, et qu'au bout de deux jours ça sent mauvais. Je m'étais piqué à
une rose l'autre soir, elle m'a crié : \" Ça t'apprendra ! \"
(Jules Vallès, L'Enfant, La maison et la prison)