Commentaire composé Souvenir d'une première rencontre de “La vie de Marianne”

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Résumé du commentaire composé
Commentaire composé sur Souvenir d'une première rencontre, extrait de La vie de Marianne de Marivaux. Notre analyse sur \"Souvenir d'une première rencontre\" de Marivaux a été rédigée par un professeur de français.
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Extrait du résumé
Extrait du commentaire composé du livre
“La vie de Marianne”Le texte que nous allons étudier est extrait de La vie de Marianne. Ce roman narre les mésaventures, à Paris, d'une jeune fille pauvre. L'héroïne, Marianne, cherche à s'élever dans la société par sa vertu et sa beauté.
Ce texte de Marivaux présente de réelles difficultés, liées à la subtilité de l'écriture. Dans le passage qui suit, Marianne se retrouve à l'église. Elle observe l'assistance et analyse l'effet qu'elle y produit. C'est alors qu'elle remarque un jeune homme digne d'intérêt.
Le souvenir d'une première rencontre devient pour la narratrice l'occasion d'une étude minutieuse des effets et des transformations qu'elle occasionne dans l'esprit encore peu averti d'une jeune file. Plaisir de l'amour et charme de l'analyse psychologique se mêlent donc dans ce passage.
Texte étudié : Marivaux, La Vie de Marianne, Souvenir d'une première rencontre
Parmi les jeunes gens dont j'attirais les regards, il y en eut un que
je distinguai moi-même, et sur qui mes yeux tombaient plus volontiers
que sur les autres.
J'aimais à le voir, sans me douter du plaisir que j'y trouvais; j'étais
coquette pour les autres, et je ne l'étais pas pour lui; j'oubliais à lui plaire,
et ne songeais qu'à le regarder.
Apparemment que l'amour, la première fois qu'on en prend,
commence avec cette bonne foi-là, et peut-être que la douceur d'aimer
interrompt le soin d'être aimable.
Ce jeune homme, à son tour, m'examinait d'une façon toute
différente de celle des autres : il y avait quelque chose de plus sérieux qui
se passait entre lui et moi. Les autres applaudissaient ouvertement à mes
charmes, il me semblait que celui-ci les sentait; du moins je le
soupçonnais quelquefois, mais si confusément, que je n'aurais pu dire ce
que je pensais de lui, non plus que ce que je pensais de moi. Tout ce que
je sais, c'est que ses regards m'embarrassaient, que j'hésitais de les lui
rendre, et que je les lui rendais toujours; que je ne voulais pas qu'il me vît
y répondre, et que je n'étais pas fâchée qu'il l'eût vu.
Enfin on sortit de l'église, et je me souviens que j'en sortis
lentement, que je retardais mes pas; que je regrettais la place que je
quittais; et que je m'en allais avec un coeur à qui il manquait quelque
chose, et qui ne savait pas ce que c'était. Je dis qu'il ne le savait pas;
c'est peut-être trop dire, car, en m'en allant, je retournais souvent la tête
pour revoir encore le jeune homme que je laissais derrière moi; mais je
ne croyais pas me retourner sur lui.
(Marivaux, La vie de Marianne, Souvenir d'une première rencontre)