Commentaire composé Le drame de la déchirure de “Lambeaux”

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Résumé du commentaire composé
Commentaire composé sur Le drame de la déchirure, extrait de \"Lambeaux\" de Charles Juliet. Cette analyse sur Le drame de la déchirure de Juliet a été rédigée par un professeur de français.
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Extrait du résumé
Extrait du commentaire composé du livre
“Lambeaux”Cet extrait est issu de la deuxième partie de l'oeuvre. L'auteur explique que dès la fin de l'enfance, l'existence du jeune garçon est partagée entre deux vies qui ne se rejoignent pas : la vie paysanne, rythmée par les travaux quotidiens, qu'il a menée à la ferme de sa famille d'accueil et la vie d'enfant de troupe, qu'il mène à présent dans l'école militaire où il s'instruit.
Il en résulte un drame de la déchirure : le jeune garçon ressent un profond déchirement suite à la séparation d'avec sa famille d'accueil.Texte étudié: Charles JULIET : \"Lambeaux\" : \"Le drame de la déchirure\" :
Ecartelé. Pris dans une bourrasque qui te jette brutalement en
pleine crise d'adolescence, ajoute maintes questions à celles que tu te
posais déjà, fait soudain se craqueler ton enfance.
Tourments. Fissures. Le sentiment que la vie n'a qu'une seule face
et qu'elle est sombre.
Ainsi l'ennui. Comme si une sorte de grisaille s'était déposée sur les
êtres et les choses, avait tout envahi. L'impossibilité de participer. De
t'intéresser à toi-même et à ce que sera ton avenir. Il t'apparaît ô
combien vain de travailler, de lutter, de faire tant d'efforts, puisque la
mort pourrait t'abattre d'une seconde à l'autre et que tout pour toi
s'effondrera un jour.
Ainsi la solitude. Cette irruption de l'angoisse lors des premiers jours
passés dans cette caserne. La mère et les soeurs n'étaient plus là pour te
guider, décider pour toi, t'entourer d'affection. Désormais, tu ne pouvais
plus compter que sur toi-même et tu te sentais perdu. Maintenant ce
lourd secret. Auprès de qui t'en délivrer et prendre conseil ? Dois-tu céder
à ton désir ou écouter la voix de cette culpabilité qui te presse de
demander à cette femme de tout arrêter là ?
Ainsi les humiliations. Des injures et des menaces qui créent des
ravages. Ce besoin chez tel sous-officier de blesser, d'écraser, de
t'atteindre au plus profond, de lacérer ton être, de plonger la lame à
l'intime de ta pulpe. Après, pendant des jours, la blessure saigne, tu ne
peux penser à rien d'autre, es incapable de parler. Une blessure qui te
souille, t'avilit, et qui, en te dépouillant de ta dignité, t'as persuadé que tu
étais un minable.
Ainsi les coups de cafard. Des éboulements à l'intérieur de l'être.
Rien ne semble plus possible. Une seule issue : renoncer, déposer les
armes. Ces jours où tu broies du noir. Où hébété de souffrance tu ne
comprends rien à rien. Où ta vie de jeune militaire te paraît littéralement
insupportable.
Ainsi les révoltes. Mais des révoltes étouffées. Car tu as très tôt
compris que si tu te dressais pour dire non, tu serais brisé, et que ta vie
ne serait qu'une infernale descente aux enfers. Des révoltes qui vont
jusqu'à te donner des envies de meurtre, mais que tu réprimes avec
violence de peur qu'un jour elles ne te poussent à commettre un acte
inconsidéré. Puis quand le calme revient, ce désir de fuite, de partir loin,
de marcher sans fin sur les routes ...
Mais toujours en toi vibre cet amour de la mère. Un amour qui te
soutient, t'enjoint de tenir, de te montrer docile et courageux, de lui
témoigner ta gratitude en veillant à ne rien faire qui pourrait la peiner.
(Charles JULIET : \"Lambeaux\" : \"Le drame de la déchirure\")