Commentaire composé Article Paix de “L'Encyclopédie”

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Résumé du commentaire composé
Commentaire composé sur l'article \"Paix\" de l'Encyclopédie de Damilaville (ami personnel de Diderot). Notre analyse sur l'article Paix de Damilaville (Encyclopédie) a été rédigée par un professeur de français.
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Extrait du résumé
Extrait du commentaire composé du livre
“L'Encyclopédie”Texte étudié : Article \"Paix\" de L'Encyclopédie de Damilaville
La guerre est un fruit de la dépravation des hommes; c'est une maladie
convulsive et violente du corps politique; il n'est en santé, c'est-à-dire
dans son état naturel, que lorsqu'il jouit de la paix; c'est elle qui donne de
la vigueur aux empires; elle maintient l'ordre parmi les citoyens; elle
laisse aux lois la force qui leur est nécessaire; elle favorise la population,
l'agriculture et le commerce; en un mot, elle procure au peuple le bonheur
qui est le but de toute société. La guerre, au contraire, dépeuple les Etats;
elle y fait régner le désordre; les lois sont forcées de se taire à la vue de
la licence qu'elle introduit; elle rend incertaine la liberté et la propriété des
citoyens; elle trouble et fait négliger le commerce; les terres deviennent
incultes et abandonnées. Jamais les triomphes les plus éclatants ne
peuvent dédommager une nation de la perte d'une multitude de ses
membres que la guerre sacrifie; ses victoires même lui font des plaies
profondes que la paix seule peut guérir.
Si la raison gouvernait les hommes, si elle avait sur les chefs des
nations l'empire qui lui est dû, on ne les verrait point se livrer
inconsidérément aux fureurs de la guerre; ils ne marqueraient point cet
acharnement qui caractérise les bêtes féroces. Attentifs à conserver une
tranquillité de qui dépend leur bonheur, ils ne saisiraient point toutes les
occasions de troubler celle des autres; satisfaits des biens que la nature a
distribués à tous ses enfants, ils ne regarderaient point avec envie ceux
qu'elle a accordés à d'autres peuples; les souverains sentiraient que des
conquêtes payées du sang de leurs sujets ne valent jamais le prix qu'elles
ont coûté. Mais, par une fatalité déplorable, les nations vivent entre elles
dans une défiance réciproque; perpétuellement occupées à repousser les
entreprises injustes des autres ou à en former elles-mêmes, les prétextes
les plus frivoles leur mettent les armes à la main. Et l'on croirait qu'elles
ont une volonté permanente de se priver des avantages que la Providence
ou l'industrie leur ont procurés. Les passions aveugles des princes les
portent à étendre les bornes de leurs Etats; peu occupés du bien de leurs
sujets, ils ne cherchent qu'à grossir le nombre des hommes qu'ils rendent
malheureux. Ces passions, allumées ou entretenues par des ministres
ambitieux ou par des guerriers dont la profession est incompatible avec le
repos, ont eu, dans tous les âges, les effets les plus funestes pour
l'humanité. L'histoire ne nous fournit que des exemples de paix violées, de
guerres injustes et cruelles, de champs dévastés, de villes réduites en
cendres. L'épuisement seul semble forcer les princes à la paix; ils
s'aperçoivent toujours trop tard que le sang du citoyen s'est mêlé à celui
de l'ennemi; ce carnage inutile n'a servi qu'à cimenter l'édifice chimérique
de la gloire du conquérant et de ses guerriers turbulents; le bonheur de
ses peuples est la première victime qui est immolée à son caprice ou aux
vues intéressées de ses courtisans. (Damilaville, Article Paix de l'Encyclopédie)