Commentaire composé Chapitre 12, Livre I (La laideur de Mirabeau) de “Mémoires d'Outre-Tombe”

-
Résumé du commentaire composé
Commentaire composé sur La laideur de Mirabeau de Chateaubriand (Livre I, Chapitre 12 des Mémoires d'Outre-Tombe). Cette analyse porte sur \"La laideur de Mirabeau\" des \"Mémoires d'Outre-Tombe\" de Chateaubriand et a été rédigée par un professeur de français.
- 4 pages de commentaire composé
- rédigé par BacFrancais
- format .pdf
- style abordable & grand public
-
Télécharger le commentaire maintenant!
-
Extrait du résumé
Extrait du commentaire composé du livre
“Mémoires d'Outre-Tombe”Ce passage est extrait du livre V de la première partie et est tout entier consacré à la révolution, aux événements historiques comme la prise de la Bastille ou aux scènes de la rue dans le Paris enfiévré de l'époque. Un chapitre (12) brosse un long portrait de Mirabeau, que Chateaubriand, séjournant alors dans la capitale, a rencontré deux fois.
Texte étudié : La laideur de Mirabeau de Chateaubriand
La laideur de Mirabeau, appliquée sur le fond de beauté particulière à sa
race, produisait une sorte de puissante figure du Jugement dernier de
Michel-Ange, compatriote des Arrighetti. Les sillons creusés par la petitevérole
sur le visage de l'orateur, avaient plutôt l'air d'escarres laissées par
la flamme. La nature semblait avoir moulé sa tête pour l'empire ou pour le
gibet, taillé ses bras pour étreindre une nation ou pour enlever une
femme. Quand il secouait sa crinière en regardant le peuple, il l'arrêtait ;
quand il levait sa patte et montrait ses ongles, la plèbe courait furieuse.
Au milieu de l'effroyable désordre d'une séance, je l'ai vu à la tribune,
sombre, laid et immobile : il rappelait le chaos de Milton, impassible et
sans forme au centre de sa confusion.
Mirabeau tenait de son père et de son oncle qui, comme Saint-Simon,
écrivaient à la diable des pages immortelles. On lui fournissait des
discours pour la tribune : il en prenait ce que son esprit pouvait
amalgamer à sa propre substance. S'il les adoptait en entier, il les débitait
mal ; on s'apercevait qu'ils n'étaient pas de lui par des mots qu'il y mêlait
d'aventure, et qui le révélaient. Il tirait son énergie de ses vices ; ces
vices ne naissaient pas d'un tempérament frigide, ils portaient sur des
passions profondes, brûlantes, orageuses. Le cynisme des moeurs ramène
dans la société, en annihilant le sens moral, une sorte de barbares ; ces
barbares de la civilisation, propres à détruire comme les Goths, n'ont pas
la puissance de fonder comme eux : ceux-ci étaient les énormes enfants
d'une nature vierge, ceux-là sont les avortons monstrueux d'une nature
dépravée.