Commentaire composé Cynthie de “Mémoires d'Outre-Tombe”

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Résumé du commentaire composé
Commentaire composé sur Cynthie de Chateaubriand (extrait du Livre 38, chapitre 5 des \"Mémoires d'Outre-Tombe\"). Notre analyse sur Cynthie de Chateaubriand a été rédigée par un professeur de français.
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Extrait du résumé
Extrait du commentaire composé du livre
“Mémoires d'Outre-Tombe”Texte étudié : Cynthie de Chateaubriand
N'ayez pas peur, Cynthie ; ce n'est que la susurration des roseaux inclinés
par notre passage dans leur forêt mobile. J'ai un poignard pour les jaloux
et du sang pour toi. Que ce tombeau ne vous cause aucune épouvante,
c'est celui d'une femme jadis aimée comme vous : Cecilia Metella reposait
ici.
Qu'elle est admirable, cette nuit, dans la campagne romaine ! La lune se
lève derrière la Sabine pour regarder la mer ; elle fait sortir des ténèbres
diaphanes les sommets cendrés de bleu d'Albano, les lignes plus lointaines
et moins gravées du Soracte. Le long canal des vieux aqueducs laisse
échapper quelques globules de son onde à travers les mousses, les
ancolies, les gérofliers, et joint les montagnes aux murailles de la ville.
Plantés les uns sur les autres, les portiques aériens, en découpant le ciel,
promènent dans les airs le torrent des âges et le cours des ruisseaux.
Législatrice du monde, Rome, assise sur la pierre de son sépulcre, avec sa
robe de siècles, projette le dessin irrégulier de sa grande figure dans la
solitude lactée.
Asseyons-nous : ce pin, comme le chevrier des Abruzzes, déploie son
ombrelle parmi des ruines. La lune neige sa lumière sur la couronne
gothique de la tour du tombeau de Metella et sur les festons de marbre
enchaînés aux cornes des bucranes ; pompe élégante qui nous invite à
jouir de la vie, sitôt écoulée.
Ecoutez ! la nymphe Egérie chante au bord de sa fontaine ; le rossignol se
fait entendre dans la vigne de l'hypogée des Scipions ; la brise alanguie de
la Syrie nous apporte indolemment la senteur des tubéreuses sauvages.
Le palmier de la villa abandonnée se balance à demi noyé dans
l'améthyste et l'azur des clartés phébéennes. Mais toi, pâlie par les reflets
de la candeur de Diane, ô Cynthie, tu es mille fois plus gracieuse que ce
palmier. Les mânes de Délie, de Lalagé, de Lydie, de Lesbie, d'Olympia
posés sur des corniches ébréchées, balbutient autour de toi des paroles
mystérieuses. Tes regards se croisent avec ceux des étoiles et se mêlent à
leurs rayons.
Mais, Cynthie, il n'y a de vrai que le bonheur dont tu peux jouir. Ces
constellations si brillantes sur ta tête ne s'harmonisent à tes félicités que
par l'illusion d'une perspective trompeuse. Jeune Italienne, le temps fuit !
sur ces tapis de fleurs tes compagnes ont déjà passé.